Gène des jumeaux : comment savoir si vous l’avez ?

1,5 % : c’est la part des naissances françaises issues de grossesses gémellaires, une proportion qui grimpe lentement depuis des décennies. Derrière ce chiffre, une idée reçue s’accroche : l’hérédité serait la clé de toutes les naissances multiples. Pourtant, le réel se révèle bien plus complexe.

Certaines familles alignent les jumeaux comme d’autres collectionnent les souvenirs de vacances, mais la transmission du fameux « gène des jumeaux » déjoue toute règle simple. Entre génétique, âge maternel, méthodes de conception et variables géographiques, chaque naissance multiple compose sa propre partition.

Le gène des jumeaux : mythe ou réalité scientifique ?

Longtemps, l’existence d’un « gène des jumeaux » a alimenté les discussions et les interrogations, surtout lorsqu’une même famille voyait naître plusieurs paires. Mais la réalité ne se laisse pas enfermer dans un schéma binaire. D’abord, il faut distinguer jumeaux monozygotes et jumeaux dizygotes. Les premiers partagent tout, ou presque : un seul ovule, un spermatozoïde, un ADN quasiment identique. Les seconds, surnommés faux jumeaux, émergent de la fécondation de deux ovules par deux spermatozoïdes différents au même moment.

Chez l’espèce humaine, seules les naissances de jumeaux dizygotes montrent une association avec des facteurs génétiques. Plusieurs recherches ont identifié des variants génétiques spécifiques chez certaines femmes, qui rendent plus probable l’ovulation simultanée de deux ovules durant un même cycle. Ce trait, loin d’être anodin, ne se transmet que par la lignée maternelle. Quant aux jumeaux monozygotes, leur apparition répond à un mécanisme hasardeux, sans que la génétique familiale n’entre en jeu.

Autre élément distinctif : le partage du placenta et de la poche des eaux. Les monozygotes peuvent partager ou non ces structures, tout dépend du moment où l’œuf se sépare. Les dizygotes, eux, disposent toujours de deux placentas distincts.

Ce panorama explique pourquoi la question du « gène des jumeaux » échappe à toute réponse tranchée. On rencontre souvent des familles où plusieurs paires de frères et sœurs jumeaux dizygotes se succèdent, mais la science n’a toujours pas mis la main sur un gène unique qui expliquerait à lui seul ce phénomène.

Quels sont les facteurs qui augmentent les chances d’avoir des jumeaux ?

La grossesse gémellaire ne relève pas d’un simple coup de dés. Divers éléments, parfois inattendus, en favorisent l’apparition, en particulier pour les jumeaux dizygotes.

Âge maternel et hérédité : des influences majeures

À partir de 35 ans, les femmes voient la probabilité d’ovulation multiple grimper. Ce phénomène hormonal, qui stimule la libération de plusieurs ovules lors d’un même cycle, joue un rôle déterminant. Et la lignée maternelle n’est pas en reste : lorsqu’une mère ou une grand-mère a vécu une grossesse gémellaire, le risque s’accroît nettement pour leurs descendantes féminines.

Facteurs médicaux et environnementaux

Les avancées en procréation médicalement assistée (PMA) ont aussi changé la donne. Les traitements de stimulation ovarienne ou les fécondations in vitro multiplient les grossesses gémellaires. Certains médicaments destinés à provoquer l’ovulation majorent également ce risque.

Voici d’autres paramètres qui pèsent dans la balance :

  • Origine ethnique : les taux de gémellité naturelle sont les plus élevés chez les femmes africaines subsahariennes.
  • Indice de masse corporelle : un IMC élevé a été relié à une hausse de la probabilité de grossesse gémellaire.

Par ailleurs, une grossesse multiple dure généralement moins longtemps qu’une grossesse classique : l’accouchement survient fréquemment autour de 37 semaines, ce qui suppose un suivi particulier pour les bébés, tant sur le plan médical que sur celui du développement.

Comment savoir si vous portez le gène des jumeaux dans votre famille ?

Le sujet intrigue de nombreux couples. Si le fameux gène des jumeaux revient souvent dans les conversations, la génétique des grossesses gémellaires ne suit pas un modèle unique. Seules les naissances de jumeaux dizygotes (résultant de la fécondation de deux ovules par deux spermatozoïdes) sont influencées par l’hérédité. Les jumeaux monozygotes, eux, relèvent du pur hasard, sans transmission familiale identifiée.

Pour faire le point, mieux vaut examiner les antécédents du côté maternel. Si une mère, une sœur ou une grand-mère a eu des jumeaux dizygotes, la probabilité augmente significativement pour les femmes de la famille. Les hommes peuvent être porteurs du facteur, mais ne le transmettent pas à leurs enfants.

L’arbre généalogique familial offre une première piste. Il est pertinent d’observer si des jumeaux non identiques apparaissent sur plusieurs générations.

À ce jour, aucun test génétique validé ne permet de dépister un « gène des jumeaux » de façon fiable en dehors de protocoles de recherche. Les tests ADN grand public proposés en ligne ne sont pas conçus pour cette question. En revanche, un professionnel de santé saura évaluer le risque en tenant compte des antécédents et de l’historique familial.

L’échographie du premier trimestre reste l’outil le plus fiable pour confirmer une grossesse gémellaire, mais elle ne renseigne pas sur la prédisposition génétique.

Gros plan sur une double hélice d

Conseils et ressources pour accompagner sereinement une grossesse gémellaire

Attendre des jumeaux, c’est revoir ses repères dès les premiers signes. Les symptômes de grossesse gémellaire, nausées plus intenses, prise de poids plus rapide, ventre visible plus tôt, peuvent surprendre, mais reflètent surtout des besoins accrus pour la mère et les bébés. Le suivi médical s’adapte : la sage-femme ou l’obstétricien multiplient les rendez-vous, les échographies s’enchaînent pour surveiller le développement des deux enfants et anticiper tout risque maternel ou néonatal.

Points-clés pour traverser les semaines décisives

Voici les principaux points à garder en tête pour aborder cette phase exigeante :

  • La prise de poids lors d’une grossesse gémellaire suit sa propre logique : elle est souvent plus marquée et doit s’accompagner d’une alimentation équilibrée, avec un apport renforcé en protéines.
  • L’accouchement se prépare tôt. Un accouchement par voie basse reste envisageable selon la position des bébés et l’évolution de la grossesse, mais la césarienne reste très fréquente dans ce contexte.
  • Le réseau de soins devient un allié : choisir une maternité adaptée, consulter des spécialistes, se préparer à la parentalité et, le cas échéant, rejoindre une association de familles de jumeaux enrichit l’accompagnement médical.

Semaine après semaine, le suivi se resserre : tension artérielle, croissance des fœtus, dépistage des complications comme la prématurité ou d’éventuelles anomalies du liquide amniotique. Cette vigilance accrue s’appuie sur l’expérience d’équipes habituées aux grossesses gémellaires.

Pour toute interrogation, le dialogue avec votre professionnel de santé reste votre meilleur atout. Anticiper, s’informer, mais aussi préparer la venue simultanée de deux enfants : voilà ce qui forge la sérénité d’une future famille de jumeaux. À la clé, une aventure singulière, intense et résolument hors du commun.