Un virus discret, une éruption qui débarque sans prévenir, et des enfants qui continuent de courir comme si de rien n’était alors qu’ils sont déjà contagieux : la cinquième maladie ne fait décidément rien comme les autres. Pendant que les premiers symptômes se cachent derrière une fièvre légère et une fatigue banale, le parvovirus B19 profite de l’anonymat pour circuler. Chez les adultes, la maladie prend parfois des allures trompeuses, se manifestant par des douleurs articulaires sans que la peau ne trahisse quoi que ce soit.
Ce virus, le parvovirus B19, se montre particulièrement actif au printemps, même si des cas continuent d’apparaître à d’autres moments de l’année. Si les complications restent peu fréquentes, certaines personnes traversent la maladie avec plus de risques : les femmes enceintes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli méritent une attention particulière.
La cinquième maladie : comprendre cette infection virale chez l’enfant
L’érythème infectieux, surnommé cinquième maladie, fait partie des maladies éruptives bénignes de l’enfance. Causée par le parvovirus B19, cette affection se répand sur tout le territoire, touchant surtout les enfants de 5 à 10 ans. Les éclosions se produisent principalement au printemps, mais la proximité dans les écoles permet au virus de se transmettre à tout moment.
Appelée aussi maladie des joues giflées, elle doit ce nom à l’un de ses signes les plus marquants : des taches rouges, chaudes, qui colorent les pommettes comme après un coup. Cette éruption typique, ou mégalérythème épidémique, arrive souvent après quelques jours de fièvre légère, de lassitude ou de maux de tête. L’enfant garde généralement bon pied bon œil, ce qui permet de différencier cette maladie d’autres infections bien plus sévères.
Le parvovirus avance masqué : il se multiplie sans bruit, puis l’enfant devient contagieux avant même d’avoir la moindre tache sur le visage. Lorsque l’éruption apparaît, la capacité à transmettre le virus chute nettement. Chez les enfants en bonne santé, la cinquième maladie guérit d’elle-même, sans séquelles. Les formes sévères, exceptionnelles, concernent surtout les personnes immunodéprimées ou atteintes d’anémie chronique.
La cinquième maladie inquiète surtout lorsqu’une femme enceinte, non immunisée, est exposée au virus. Les autorités sanitaires recommandent un traitement qui vise uniquement à soulager les symptômes, sans recours à des antiviraux. Les règles actuelles précisent que l’éviction scolaire n’a de raison d’être qu’en cas de fièvre : l’apparition seule de l’éruption ne justifie pas de rester à la maison.
Quels sont les symptômes à surveiller et comment évoluent-ils ?
Chez les enfants, la cinquième maladie commence souvent sans faire de bruit : une fièvre modérée, un peu de fatigue, parfois des maux de tête ou des courbatures. Ces premiers signes passent souvent sous le radar, rendant la détection difficile. Ce n’est qu’après quelques jours qu’apparaît la fameuse éruption cutanée.
Le signal le plus reconnaissable : des plaques rouges éclatantes sur les deux joues, comme si l’enfant venait de recevoir une claque. Les contours sont nets, la zone autour de la bouche reste pâle. Chez certains, l’éruption s’étend : bras, torse, puis jambes, sous forme de dessins réticulés, parfois presque en dentelle. Les démangeaisons sont peu fréquentes, mais elles peuvent gêner les enfants les plus sensibles.
Pour les adolescents ou les adultes, la maladie se manifeste parfois autrement : les douleurs articulaires prennent le dessus, touchant poignets, genoux ou chevilles, alors que l’éruption peut manquer à l’appel. Si la fièvre persiste, elle reste généralement modérée.
Pour mieux repérer l’évolution classique de la cinquième maladie, voici les signes à attendre :
- Phase initiale : fièvre, fatigue, maux de tête
- Éruption rouge sur les joues, puis parfois sur le corps
- Douleurs articulaires chez certains, surtout à l’adolescence ou à l’âge adulte
En règle générale, la guérison s’installe spontanément en une à deux semaines. Il n’est pas rare de voir l’éruption réapparaître brièvement après un bain chaud, une exposition au soleil ou un effort intense. Un avis médical devient nécessaire dès que la situation sort du cadre habituel : symptômes atypiques, fièvre persistante ou signes inquiétants.
Transmission, facteurs de risque et situations particulières à connaître
Le parvovirus B19, responsable de la cinquième maladie, se transmet principalement via les sécrétions respiratoires : toux, éternuements, contacts rapprochés. La contagion se produit souvent avant même que l’éruption ne soit visible, ce qui complique la prévention, surtout dans les lieux où les enfants se côtoient nombreux. Les élèves des écoles et des crèches constituent le principal relais du virus.
Chez l’adulte, le risque d’attraper la maladie est moindre, sauf pour celles et ceux qui travaillent en contact étroit avec des enfants, comme le personnel éducatif ou médical. Leur vigilance doit rester intacte face à des symptômes évocateurs.
Un point de vigilance supplémentaire concerne les femmes enceintes qui n’ont jamais eu la maladie : contracter le parvovirus B19 pendant la grossesse peut, dans de rares cas, entraîner des complications pour le fœtus, notamment l’hydrops fœtal, une forme d’anémie aiguë. Même si la transmission entre la mère et l’enfant reste exceptionnelle, un suivi échographique rapproché est conseillé en cas d’exposition confirmée. Les femmes déjà immunisées traversent cette période sans risque accru pour leur bébé.
Quelques éléments à garder en tête concernant la circulation du virus et les risques associés :
- La transmission s’effectue avant l’apparition de l’éruption
- Les collectivités sont des lieux propices à la diffusion du virus
- Une surveillance renforcée s’impose pour les femmes enceintes non immunisées
Un rendez-vous médical s’impose pour toute femme enceinte exposée ou en cas de fièvre prolongée et de symptômes inhabituels. Les personnes immunodéprimées doivent également faire l’objet d’une attention particulière, car la cinquième maladie peut se montrer plus agressive dans ces situations.
Diagnostic, traitements et conseils pour protéger votre entourage
Le diagnostic repose d’abord sur l’examen clinique. La présence d’une éruption vive sur les joues, éventuellement suivie de plaques sur les bras ou le tronc, oriente rapidement le médecin. En cas de doute, notamment chez les femmes enceintes exposées, une sérologie à la recherche d’anticorps IgM spécifiques du parvovirus B19 peut confirmer une infection récente et guider la prise en charge.
Chez les enfants, la cinquième maladie se traite simplement : paracétamol en cas de fièvre ou de douleurs articulaires, repos, hydratation. Les complications sont rares, mais chez les personnes immunodéprimées ou atteintes d’anémie, un suivi médical adapté reste préférable.
L’essentiel pour limiter la transmission ? Adopter des gestes d’hygiène simples : se laver régulièrement les mains, bien aérer les pièces, éviter les contacts proches pendant la phase aiguë. Le port du masque n’est pas systématique, mais peut se révéler utile lors d’épisodes de circulation active du virus dans les collectivités. Aucun vaccin n’existe à ce jour, mais une infection confère une immunité durable.
Voici ce qu’il faut retenir pour éviter les fausses pistes et protéger son entourage :
- Reconnaître l’éruption permet d’éviter des examens inutiles
- Une surveillance rapprochée est intéressante pour les femmes enceintes non immunisées
- Les gestes d’hygiène restent la meilleure protection contre la propagation
Une fois l’éruption apparue, l’enfant n’est plus vraiment contagieux : il peut donc retourner à l’école, sauf en cas de fièvre persistante. Le doute subsiste ? Face à une situation inhabituelle ou une grossesse, mieux vaut solliciter l’avis d’un professionnel de santé. Face à la cinquième maladie, l’alerte ne doit pas rimer avec panique, mais avec discernement et vigilance. Un virus discret, un peu d’attention, et la vie reprend son cours.

